Etymologies

Les noms de lieux représentent un élément naturel qui pouvait servir de point de repère géographique : formes, relief, caractère d'une terre, arbres. Très souvent aussi c'est un homme, propriétaire d'une maison ou d'un domaine, qui aura laissé son nom à une parcelle de notre territoire, à un lieu-dit.


Limours. Du gaulois « lemo » qui désigne l’orme.
Ecartons l’idée si tenace du « lieu des amours », certes romantique mais légendaire, et qui semble relever de l’attraction paronymique.

Hurepoix. Origine moins sure. Deux hypothèses sont intéressantes :

  • Celle du « pays hérissé » évoque les collines qui émergent quand, venant de la Seine, on remonte les vallées de la Bièvre, de l’Orge ou de l’Essonne.
  • Celle du « pays de l’Orge », en latin « pagus orobiensis », évoque l’Orge elle-même (Orobia). L’idée de pays se comprend comme le bassin versant de la rivière, avec la Rémarde, la Renarde, la Sallemouille et l’Yvette (Vallée de Chevreuse), tous affluents de l’Orge. A partir de l’origine « orobiensis », le nom « huripensis »
    qui apparaît plus tard constitue un chaînon manquant très crédible avec notre « Hurepoix » actuel.
  • Il est raisonnable d’en écarter certaines anciennement envisagées, telles que celle qui rapproche le nom de Pagus Heripensis du fait que les habitants ont le poil hérissé.
Habitants du Hurepoix, vous reconnaissez-vous ?

Habitants du Hurepoix, vous reconnaissez-vous ?

Roussigny. Nom d’homme latin Russinus. La terminaison en Y marque comme très souvent une appartenance de domaine. (C’est une déformation du suffixe gaulois « -acum ». Exemple : Russinus -> Rossignacum au XIIIème siècle (signifiant le domaine de Russinus)-> Roussigny.)

le Cormier. Toponyme explicite. Cet arbre de la famille des sorbiers et alisiers s’appelait déjà « corma » en gaulois.

Chaumusson. Origine préceltique, cohérente avec les poteries, meules et outils trouvés, attestant d’une installation dés le néolithique. C’est un oronyme, c’est à dire qu’il évoque un relief. Le rapprochement à faire avec la racine indo-européenne « kal », qui signifie un terrain élevé et découvert, est corroboré par sa réalité topographique.

la Prédecelle. La racine « cella » désigne un petit monastère ou ermitage (comme pour La Celle-les-Bordes), que saint Clair aurait implanté près de Pecqueuse (la Grange-Saint-Clair). Il semble qu’elle était poissonneuse, d’après cet épithète « pecqueuse » que notre village voisin porte comme nom.

Hodonymie

Le nom des rues (hodos = la route) peut provenir lui-même de celui d’un lieu-dit ou d’une terre, mais plus souvent de quelque construction ou aménagement dans la ville, ou de personnalités locales.

Noms de terres :

Certaines terres ont des noms explicites comme les champs clos (Clos Madame, Clos des Fontaines) ou les Petits Prés qui ont laissé la place à la rue en 1866. Les Fonds d’Armenon sont littéralement les sols, en tant que moyen de production, appartenant à la ferme d’Armenon située un peu au nord sur le plateau. Une remise (la Remise Saint Joseph) est l’autre nom d’un bosquet.

Constructions et aménagements :

Le couvent était situé à peu près sur les dépendances du château de la Solidarité près de l’avenue aux Moines. Il dépendait de l’ordre de Picpus.

Des noms sont explicites : rues qui mènent à la gare, au colombier, à la basse-cour qui se trouvait à côté, au moulin à vent (parti dans un glissement de terrain), au vieux lavoir (reste un vestige), au viaduc ou à la croix. La citerne de Roussigny fut construite sous terre en 1855 pour recueillir les eaux de pluie, pour pallier au manque d’eau du hameau. Un saut-de-loup était un fossé creusé le long des murs de domaine pour empêcher les loups de sauter à l’intérieur. On brûlait dans les cendrières les bois, notamment ceux inutilisés, pour faire de la cendre dont on se servait pour amender la terre. Le chemin latéral a donné son nom à la première avenue de la Gare (NB : c’était la gare « Limours-Etat », qui n’existe plus) qu’il suivait en parallèle.

Anciens propriétaires :

A l’instar de Russinus (voir plus haut), un certain Perron (diminutif de Pierre), un monsieur Picard ou encore un Berland ont laissé pour les siècles la marque de leur présence sur leur terre, à la Perronerie, la Picaudière (déformation phonétique) et la Brelandière (idem), nom de leur ferme respective.

Personnalités locales :

Félicie Vallet

Félicie Vallet

  • Maurice Béné fut maire de Limours à partir de 1930, résistant, puis député de Seine-et-Oise à partir de 1946.
  • Félicie Vallet, bienfaitrice de Limours, choisi la Commune pour légataire de ses biens « au secours des plus pauvres ».
  • Monsieur Roussin fit don à la Commune de la propriété et de la fontaine du 11 avenue de la Gare, en 1862.

Petit lexique de la ruralité des Hauts du Parc :

  • Airée : Quantité de gerbes que l’on met sur l’aire de battage.
  • Arpents : Equivalent d’un tiers d’hectare.
  • Diziaux : Assemblages de gerbes en attente d’être ramassés.
  • Emblaison : Saison des semailles.
  • Endains (ou Andains) : Coup de fauche fait à chaque pas ; quantité de récolte ainsi produite à chaque pas ; bande de foin accumulé de côté par ce geste.
  • Eteule : Base des brins de chaume qui, passant sous le coup de faux, reste plantée ; paille laisée sur le champ après la moisson.
  • Forière : Lisière de terre qui forme la ceinture d’un champ.
  • Jachère : Etat d’une terre laissée provisoirement sans culture.
  • Javelles : Poignées de blé fauché et couché sur le sillon en attendant la mise en gerbe (par extension : botte ou fagot).
  • Métairie : Domaine agricole exploité par un métayer.
  • Moyettes : Petites meules provisoires constituées de l’assemblage des gerbes moissonnées, en une forme qui les protège de la pluie jusqu’à la maturation.
  • Setier d’engrain : Setier : Mesure de quantité ; Engrain : Sorte de froment.
  • Veillottes : Mises en forme des gerbes en petits tas.

Reste un mystère : il semblerait que notre Prédecelle soit d’une largeur telle qu’elle ait nécessité l’implantation d’un bac. Etait-ce en des temps si reculés qu’il n’en reste pas de trace ? Pourtant le nom de cette rue date de 1994. En fait, ce n’est pas dans un dictionnaire étymologique qu’on trouvera la réponse, ni dans aucune archive, travail d’historien ou fouille archéologique, mais on aurait plus de chance dans l’Almanach Vermot, au milieu des « calembours bons » et autres « jeux de mots laids ». La proximité du lycée nous fera comprendre qu’il doit s’agir du nom de notre cher diplôme national, frappé de l’estudiantin réflexe d’abréviation des noms trop longs. Toujours est-il que des municipalités raisonnables ont jugé qu’une passerelle de bois était bien suffisante pour passer notre amazonien ruisseau.